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FAMILLE VANHERREWEGHE & CHIKH BOUBAKER : 5 GÉNÉRATIONS À BLANQUI

FAMILLE VANHERREWEGHE & CHIKH BOUBAKER : 5 GÉNÉRATIONS À BLANQUI

Catherine Vanherreweghe arrive du Mans en 1975 avec ses parents pour s’installer à Blanqui au 122. A l’époque, il n’y avait que du béton et pas un seul arbre…. la grande barre n’était pas encore coupée en deux.

Elle va l’école Cellier où filles et garçons étaient séparés. À l’école Jules Ferry, le gardien avait monté une petite ferme pédagogique.

Sa maman travaille comme femme de ménage à la Spechime pour l’entreprise bondynoise Guilbert.

Dans la cité, passait des marchands ambulants de lait, de légume et un boulanger, mais ce qui était drôle c’était un vieux monsieur qui passait avec son orgue de barbarie et son petit singe sous les fenêtres des immeubles, les gens lui jetaient des pièces par la fenêtre.

C’est à Blanqui que Catherine rencontre son futur mari, Mr Chikh Boubaker qui, lui, habite Blanqui depuis fort longtemps…. Sa grand-mère, Martha, et sa grand-tante, Margareth, toutes deux allemandes mariées avec des algériens, s’installent à Blanqui et toutes deux ainsi que la mère de Mr Chikh travaillent à la Spechim, à la chaîne, sur des moteurs de voiture.

Catherine et Mr Chikh auront une fille ensemble, Laetitia, âgée de 35 ans aujourd’hui, elle-même maman de deux garçons, Tony et Madhi, et tout le monde vit encore aujourd’hui à Blanqui.

Laetitia est née en 1983 à Jean Verdier et c’est un vrai ping pong de mémoire entre la mère et la fille… Catherine nous dit qu’à cette époque, c’était la fin des blousons noirs et le début de la « racaille »… mais que Blanqui a toujours été la scène d’altercations avec la police….. Toutefois, pour elle, c’était la belle époque… on faisait toujours la fête les uns chez les autres…. on ne manquait de rien , il y avait une aire de jeux pour les enfants et toutes les femmes du quartier en pleine été se retrouvaient dehors au seul endroit où il y avait un peu d’ombre près des buissons…. Il y avait un bar rue Edouard Vaillant à l’angle de la rue des Sylphes, à la place de la boulangerie actuelle. A côté, là où il y a aujourd’hui le contrôle technique, il y avait l’entreprise de poids lourds de Monsieur Duval. Rue Blanqui, il y avait la boulangerie de Fatima Pouprix et ses célèbres pouding… A la Place de la Maison Marianne, il y avait un petit centre commercial, il y avait Darty, Philipps, une boulangerie, une boucherie, un lavomatique, et un photographe Canon….

Dans la cité, il y avait la famille Beaulieu ; c’était les seuls à avoir le téléphone, du coup tout le monde allait téléphoner chez eux…. Il y avait Chérif, le brocanteur….

L’oncle de Laetitia avait une estafette Citroën type H (lui aussi était brocanteur et ébéniste) et il les trimbalait à l’arrière, pour leur plus grand bonheur…..

Laetitia parle de ses grands-parents, de Raymonde qui avait fabriqué une sorte de carriole avec un caddie attaché à son vélo pour promener Laetitia qui était assise dessus, sur un petit coussin….

Elle parle aussi de son grand-père : « c’était l’inventeur du texto avec ses pigeons voyageurs.  Il avait une dizaine de cages sur le toit de l’immeuble… il portait toujours une salopette bleue, on aurait dit Carlos… d’ailleurs un jour Carlos est venu chanter à Bondy, à Léo Lagrange…. »

Le père de Laetitia, lui, était videur dans une boite de nuit, « La Plage » à Gournay et il faisait des braquages…..

Laetitia a aujourd’hui plein de projets ; elle voudrait faire une Marche Blanche avec des T-shirt avec inscrit dessus « Halte à la violence », elle voudrait que la cité soit apaisée, que les jeunes soient moins violents, qu’ils pensent aux petits….

Lors d’une de nos rencontres avec les Rendez-Vous du Baobab, elle a rencontré Honneur, un jeune homme qui vit à Blanqui depuis 5 ans. Honneur est un « poète » et ses poèmes, il les rappe ou il les écrit sur des T-shirt qu’il vend….. Il va s’occuper des T-shirt de Laetitia…. et sur ce, il nous clame un poème sur, ou plutôt  contre Donald Trump…….

On rencontre de sacrés personnages à Blanqui…….

Laetitia aujourd’hui travaille à l’école Jules Ferry et Jean Rostand comme gardienne. Catherine a quitté Blanqui et vit dans le 91 mais vient y voir sa fille et ses petits-enfants.