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BLANQUI DANS LES ANNÉES 70: “le Payeur”

BLANQUI DANS LES ANNÉES 70: “le Payeur”

Extraits de témoignages recueillis lors de la permanence du samedi 22 septembre 2018, à la Miroiterie, auprès de Zaïna Elhassouni, Khatidja Dahmani, Salima Bellarh, Djamila Naït Youlef, Rabia Nahar Hamidi.

Elles se retrouvent, rient en chatouillant leur mémoire de leurs souvenirs d’enfance, dans cette ville, ce quartier, Blanqui. Blanqui, où elles ont toutes grandi, où, pour la plupart elles vivent encore, ou non loin, Blanqui où elles ont vécu beaucoup de moments joyeux, Blanqui, qui semble avoir été l’écrin de leur enfance heureuse.

Elles se souviennent des figures, des commerçants, des métiers d’antan, qu’on ne connaît plus, des saisons, à Blanqui, dans les années 70. Il y avait…

“LE PAYEUR”

Celui que l’on appelait ainsi était l’agent payeur à domicile, qui venait dans chaque foyer distribuer les allocations familiales. “Quand on savait qu’il devait venir, on l’attendait comme le Messie!”

“Il était épais comme une allumette et portait un flingue”.  Il avait  une sacoche marron en vieux cuir avec une grosse boucle, de laquelle il sortait des billets (les allocations étaient versées en espèces), qu’il distribuait aux familles. Tous ces billets représentaient parfois l’équivalent d’un demi-salaire.

Il était très gentil, il nous adorait. Il venait distribuer les allocations à 200 ou 300 familles. Et chacune lui donnait un pourboire. “Il devait être riche!” lance l’une en riant.

Mais un jour, le Payeur n’est plus venu… après s’être fait braqué plusieurs fois, et suite à la modernisation des moyens de paiements, les familles recevaient désormais leurs allocations par virement bancaire, et plus personne n’a jamais revu de “payeur” distribuer des liasses de billets sorties d’une sacoche en vieux cuir marron… et sourire.